Gabriel R. Mondory •

I) Tu as fait briller mon enfance, mais je ne l'ai su que lorsque j'étais plongé dans le noir.

• Pete ! Peteeee ! Attend-moi sagouin !
• T'as qu'à courir plus vite, Gab le cheval !
• Peteee ! Si je t'attrape !

Deux gamins passèrent en trombe devant un tailleur de pierre, un tanneur de cuir, quelques vendeurs de tissus, et sortirent de la rue principale pour se perdre dans les ruelles mal fréquentées de Paris. Gabriel se mordit la lèvre, il savait que cet endroit lui était interdit par ses parents. En effet, c'est là que se cachait le quartier général des voleurs, et nombre de personnes pas très clair y trainaient. Mais il suivit tout de même son ami en hurlant, car après tout … les règles sont faites pour être enfreintes. Il faillit rentrer dans le garçon alors qu'il regardait le ciel par-dessus les maisons qui s'élevaient en se rapprochant.

• Peter ! Fais attention.
• Fais attention toi. Tu rêvais encore...

Peter soupira. Il savait de quoi son ami rêvait : de liberté. Mais il n'était qu'un simple fils de manant, il ne s'offrait jamais le luxe de rêver à mieux que ce qu'il avait. Gabriel lui sourit, penaud. Il savait ce que Peter pensait de ses tendances rêveuses, et s'en voulait de partir encore dans son monde alors qu'ils jouaient. La dernière chose qu'il voulait, c'était contrarier Peter...
Quelques heures plus tard, alors que le soleil était déjà tombé sous l'horizon, après avoir été voleurs, chevalier, Rois, bêtes sauvages... les deux amis rentrèrent chacun de leur côté. Lorsqu'il poussa la porte en bois, de sa maison simple, petite mais confortable, Gabriel entendit la voix stridente de sa mère lui crier d'aller chercher son père. Ce dernier était à l'écurie, comme à son habitude. Même après son travail, il ne pouvait s'empêcher de rester avec ses chevaux. Gabriel le salua, mais son père ne répondit rien. Ce n'était pas dans son habitude de parler, il était toujours bougon, non pas maussade, mais dans sa tête. Et la parole n'était pas son moyen de communication préféré. Il fallait croire que ça avait une influence sur sa femme, car la pipelette comère qu'elle était, s'était transformée en une femme sévère qui flanquait des tartes à tour de bras. Ce climat sévère était surement dû au tragique incident qui avait marqué leur vie à tous les trois, un événement dont jamais ils ne parlaient, mais qui restait imprimé dans leur coeur. Trois ans plus tôt, alors que Gabriel avait 8 ans, sa soeur s'était noyée dans la Seine. Elle avait 14 ans, elle apprenait la broderie, et rêvait d'entrer au service de la Reine. Elle passait un peu de temps avec un charmant garçon qui la convoitait, le fils du boucher, et qui l'avait emmené, pour frimer, dans une petite embarcation sur le fleuve. Un mouvement de rame maladroit les avait précipité à l'eau, et la ville avait perdus deux de ses enfants. Elle s'appelait Marie. Depuis ce triste jour, les parents du garçon le protégeait du mieux qu'ils pouvaient, du mieux qu'ils pensaient. La violence n'était pas excessive, mais Gabriel était élevé à la dure par un couple qui ne voulait pas perdre son deuxième, et maintenant, seul enfant.

Ce soir là, un soir comme tous les autres, Gabriel ne se doutait pas une seconde que c'était la dernière fois qu'il voyait Peter. Cela faisait maintenant 5 ans qu'ils se connaissaient, depuis qu'ils étaient de tout petits gosses, qui tenaient à peine sur leurs pattes. Des gamins qui se balançaient des poignées de boues en riant. Des gamins qui louchaient sous les jupes des filles en ricanant. Des amis qui se retrouvaient chaque jour, deux garçon si proches qu'ils passaient souvent pour des frères, si ce n'est que Peter était brun. Leur joues rougies par leurs courses effrénées, leur petites dents blanches, leurs mains crasseuses... Ils étaient les mêmes, ils étaient une petite fusion. Une vraie amitié. Et pourtant, ce soir là, sans que Gabriel le sache pour le moment, tout allait s'écrouler.
Alors qu'il dormait profondément, des voix le sortirent plus ou moins de son sommeil. Dans les limbes, dans la tiédeur des draps, il entendit la conversation sans l'écouter. Mais son cerveau la retint pour qu'il puisse s'en souvenir, quelques années plus tard.

La suite à suivre.. [trop logique x')]

♣ QUALITÉS & DEFAUTS ; honnête • menteur • rieur • sarcastique • rêveur • acharné • attachant • fidèle • rancunier • sociable •
♣ PHYSIQUE ;
Gabriel ? Oh mon Dieu, j'essaie chaque jour de faire un détours par les écuries, prétextant quelques linges à aller distribuer çà et là, dans l'espoir de le voir. Il à l'allure d'un noble, c'est cela qui m'impressionne. Il se tient droit, vous regarde dans les yeux, et a un langage distingué.
Une fille de la laverie.

Pff. Il se croit noble ou quoi celui-là ? Il est juste bon à ramasser le crottin de ses bêtes. Il fait des clins d'oeils à toutes les filles qui passent, ne baisse jamais les yeux, ces petits yeux là, trop bleus pour qu'il soit normal. Je vous dit, cet homme n'est pas comme nous. Il a des yeux trop perçants, trop dérangeants. Ils lisent en vous.
Un laquais.

Le petit maître des écuries ? Oh oui, un garçon charmant, et charmeur aussi ! Toute femme rêverait de posséder ses cheveux. Blonds, si blonds, jamais coiffés ! Pas du tout à la mode noble je vous l'accorde, mais ça lui va très bien ! Parole d'une duchesse !
Une certaine dame de la Cour.

Je ne sais pas où Mr. Mondory trouve ses vêtements, il doit les ramasser dans les vieilles affaires des nobles, et les repriser, les voler, les échanger... en tout cas, il est toujours bien vêtu ! Quoique... il a un petit côté négligé, qui je crois, plais bien aux dames. Enfin, je dit ça, mais moi je n'y connais pas grand chose.
Un palefrenier.

Avez vous remarqué sa cicatrice tout le long du bras, de l'épaule au poignet ? C'est... intriguant. Il a dû beaucoup souffrir.


♣ VRAC ; connaît ses bêtes par coeur • à donné un cours d'équitation au Roi • à un jour été embrassé par un palefrenier • adore les confiseries de la Cour • doit sa cicatrice à un morceau de fer caché par l'eau alors qu'il nageait • est fasciné par le feu • écrit sur les portes des box pour s'exercer • n'as jamais été autant amoureux qu'à présent • n'est que très rarement fatigué • porte une chevalière sur une chaine autours du cou • déteste la couleur rouge •